Quitter son job, acheter une randonneuse et partir faire un petit trip en vélo d’une semaine en solitaire. C’est globalement ce que j’ai entrepris début Avril, avec l’espoir de rallier Montpellier à Argentat en passant par Toulouse… Pari tenu!
Après avoir déniché un sympathique vélo équipé randonnée (porte-bagages avant et arrière, gardes-boue, dynamo) sur Leboncoin et lui avoir adjoint deux sacoches Ortlieb prêtées par Bozze (ayant servi ici), une béquille, une selle Idéale et une nouvelle potence, j’ai décidé de m’acheter une tente dans le but de dormir à peu de frais au cours du périple.
Ceci étant fait, la première étape fut de gagner Montpellier en train, où m’attendait un ami. Départ le jeudi 3 avril, le vélo grossièrement rangé dans une housse. Pas de problème avec les contrôleurs, me voici arrivé à bon port. Grâce à mes supers hôtes, le week-end est riche en découvertes; le soleil est présent, la 4L vintage roule bien, la bière a bon goût. Montpellier est une ville fort sympathique, avec des musées audacieux, des boulangeries trois étoiles, des verres de vin à 1€ dans ce bar, et des mecs qui jouent de la flûte traversière dans les parcs. Coolax. Mais il est déjà temps de partir…
1/ Lundi 7 avril : Montpellier – Agde – Pépieux
Départ vers 10h, 120km au programme. Après m’être perdu sur la route de Palavas, je rejoins enfin la mer, et longe la côte jusque Sète. Sur le chemin, des flamants roses, un serpent, des hérons cendrés et quelques nudistes. Comme en Floride. Je me perds au milieu des étangs, et crève deux fois de l’arrière. Les pneus de 25 sont trop fins, le vélo trop chargé. Après moult détours, je prends une pause déjeuner à Agde, vite expédiée pour rattraper le temps perdu. Mon itinéraire n’est pas bon, je me perds une fois de plus l’après-midi et abandonne l’idée de rejoindre Carcassonne, mon objectif. Il est 21h lorsque j’arrive à Pépieux, il fait nuit, j’ai fait 30km de trop, 150 au total. Un camping municipal avec des douches froides fera l’affaire pour ce soir.
2/ Mardi 8 avril : Pépieux – Alzonne – Toulouse
Nuit compliquée : un tapis de sol n’aurait pas été de trop. La tente est gelée, la rosée a tout mouillé, et je n’ai toujours pas mangé depuis lundi midi. Bad. Je repars après m’être énervé contre le sac de la tente, pessimiste. Afin d’éviter les graviers de la piste du Canal du Midi, j’emprunte une départementale. Camions, bruine et vent de face me font regretter ce choix. Après un repas de routier salutaire à Alzonne, je repars direction Toulouse, et retrouve une route plus sympathique. Finalement, je repique sur le Canal du Midi, et arrive à Toulouse chez ma chère cousine vers 19h, bien fatigué, le dos cabossé et les genoux qui tirent. 255km, et une journée de repos le lendemain. Ouf.
3/ Jeudi 10 avril : Toulouse – Montech – Cahors
Après avoir passé le mercredi à visiter Toulouse, je repars le jeudi matin. L’objectif est d’arriver en Corrèze le samedi après-midi. Une fois n’est pas coutume, je me perds et crève de l’arrière sur une racine. Je longe le canal latéral de la Garonne, bien monotone, jusque Montech où je me délecte d’un menu du jour à 8€. Puis direction Cahors, sur des petites routes, sous le soleil et avec une playlist de circonstance. Arrivée au camping au bord du Lot à 18h30, après les deux premières bonnes côtes du parcours. 350km. Le soir, c’est croustade au confit de canard et verre de vin dans la vieille ville.
4/ Vendredi 11 avril : Cahors – Labastide-Murat – Rocamadour
Au réveil, ma roue arrière est dégonflée. Crevaison lente. Après une nuit glaciale, c’est parfait pour démarrer la journée. Utilisant ma dernière chambre à air, je prie pour qu’il n’y ait pas d’autres déconvenues. Petit déjeuner dans un bistrot de motards, puis direction la Dordogne. Les côtes deviennent hard, d’autant qu’il fait bien chaud. Les papillons volent, les oiseaux chantent, je ne me perds pas, une belle journée. Arrivée à Rocamadour, un des plus beaux villages de France, vers 17h30. 440km. Là, je m’entretiens avec une bonne-soeur pendant une heure puis me fais capturer ma carte bleue. Que d’aventures. Le soir, la galette est au cabécou/noix/miel. Quercy style.
5/ Samedi 12 avril : Rocamadour – Padirac – Argentat
La bonne idée avait été de poser la tente dans une pente, sur un sol bosselé. La nuit est courte et bien froide. Amplitude thermique impressionnante dans la région: 5° le matin, 25 l’après-midi! Je décide de commencer la journée par la visite du Gouffre de Padirac. Impressionnant, je le conseille vivement. Je m’envoie un Toupinou (genre de cassoulet au confit de canard) et file vers la Corrèze. La route est plus calme que jamais, très peu de véhicules à l’horizon, de bonnes montées une fois de plus mais le point de vue au sommet justifie souvent l’effort. Les prairies verdoyantes, les vaches et les moutons rendent le tout inoubliable. Mon dérailleur avant me fait faux bond, mais la fin est proche, même sur le petit plateau. À 17h, me voici arrivé. Ma famille m’attend. C’est parfait.
Finalement, un parcours de 500km qui aurait pu en faire un peu moins. 4 crevaisons. Un dérailleur handicapé. Un bronzage comme on les aime. Un peu mal aux genoux et au dos (mais pas trop). Mais surtout un super beau temps, des supers souvenirs et une envie de repartir dès que l’occasion se présentera.
Vive le vélo.
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